Le monde est très vaste et rempli d’une immense diversité. Cette dernière a donné naissance à énormément de cultures différentes qui peuvent nous paraître étranges ou encore impossibles. Mais ce qu’il se passe à Bera, en Inde, est bien réel : les habitants vivent en harmonie avec des léopards, des félins aussi beaux que dangereux… C’est bien la preuve qu’être en union parfaite avec la nature est concevable !
Sommaire
Une dévotion à la nature
Dans la mythologie indienne, le dieu Shiva est le maître des éléments et de la nature. S’il est également associé à la destruction, ceci n’est pas un point négatif. En effet, elle doit donner lieu à une renaissance afin de créer la vie dans un monde nouveau. L’équilibre et l’harmonie sont donc ses forces, mais également la raison d’être des habitants de Bera. Vouant un culte à Shiva, ils ont décidé de tout faire pour protéger l’environnement dans lequel ils sont nés.

Alors qu’en Inde la guerre entre les hommes et les léopards fait rage en raison de la destruction massive de leur habitat naturel, ce n’est pas le cas à Bera. Cette communauté indienne en a fait une terre de paix où prédateurs et proies coexistent avec succès. Ni les villageois ni les léopards ne prennent peur lorsqu’ils se croisent les uns les autres. Mais quel est le secret de cette cohabitation incroyable ?
Une vision pacifique de la vie
Certaines représentations de Shiva l’affublent d’une peau de tigre ou de léopard symbolisant la vie sauvage et la bestialité. La tribu des Rabaris vivant à Bera croit en cette icône, prônant l’ahimsa que l’on peut littéralement traduire par « non-violence ». Dans l’imaginaire populaire indien, cette notion est matérialisée par un lion et une vache s’abreuvant dans le même point d’eau en toute tranquillité. Cela ressemble fort au modèle de vie qui s’écoule à Bera. Lorsqu’un léopard décide d’attaquer une proie parmi le bétail des habitants, aucunes représailles ne l’attendent. L’État indien délivre des compensations financières dans ce genre de situation. Mais le plus souvent, la communauté préfère considérer cet acte comme une offrande pour Shiva, soulignant davantage leur compréhension et leur estime extraordinaires envers la nature.
Un respect également présent chez les léopards
Ces magnifiques félins ont vu leur population doubler depuis les années 1960. Néanmoins, les hommes et les léopards continuent de s’entretuer dans d’autres régions de l’Inde, chacun prenant les autres comme une menace. À Bera, c’est vraiment un autre monde : les léopards laissent les habitants vivre comme bon leur semble et cela ne les dérange pas de résider à proximité du village. Le jour, ils se reposent paisiblement sur les collines environnant Bera, ne se déplaçant qu’une fois la nuit tombée. Ils protègent les cultures végétales des habitants du village des animaux tels que les sangliers et les gazelles. Leur proie favorite reste toutefois le chien sauvage rôdant à la recherche de nourriture près des maisons.

En plus d’un siècle, un seul incident a perturbé la cohabitation harmonieuse entre les hommes et les léopards. Un félin a un jour saisi un bambin dans sa gueule, mais l’a lâché en entendant les cris implorants de la mère de l’enfant. Ce dernier est toujours en vie, son surnom étant Setri ou « léopard ». Les villageois ont simplement pardonné son erreur au léopard, il aurait été traqué, puis exécuté tandis que dans d’autres contrées indiennes. C’est grâce à cette tolérance que le nombre de léopards à Bera est le plus élevé du monde, alors qu’il ne s’agit même pas d’une réserve naturelle.
Un petit profit touristique
Le village de Bera a saisi l’opportunité de mettre en avant sa particularité unique au monde. Des hôtels sont là pour accueillir les touristes curieux de découvrir cette cohabitation surnaturelle. C’est ainsi que les villageois s’occupent à la fois de l’entretien des hôtels et à la fois de celui de leurs champs. Les femmes sont employées en tant que domestiques. Quant aux hommes, ils ont le devoir d’alerter les touristes lorsque des léopards montrent le bout de leur nez. Les touristes ne font pas foule à Bera, ce qui contribue à conserver l’équilibre créé. Les habitants renflouent un petit peu plus leur caisse grâce à cela et ne s’en plaignent pas.
L’objectif final des villageois serait d’acquérir le statut de réserve communautaire. Cela leur permettrait d’administrer totalement Bera, empêchant les grandes industries de s’implanter à proximité. Si cela devait arriver, la cohabitation harmonieuse entre léopards et êtres humains pourrait en effet être rompue.

En réalité, le respect mutuel qui règne entre les hommes et les léopards à Bera ne devrait pas nous paraître si phénoménal que cela. Cette vision pacifique, ainsi que la grande estime qu’ils portent pour la nature devraient être de mise partout dans le monde.
Sources : National Geographic, Wild Voyager
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