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Nagoro, l’étrange village de poupées de paille japonais

Crédits : Capture vidéo YouTube Travel News Digest
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Voici un lieu étrange dans lequel des poupées de paille ont remplacé les humains. Ces poupées sont l’œuvre de l’artiste Tsukimi Ayano, 65 ans, qui a décidé de revenir vivre à Nagoro, son village natal, après avoir vécu longtemps dans la métropole d’Osaka. Ces poupées sont une façon pour elle de redonner vie à un arrière-pays à l’abandon. Plus de 10 000 villes et villages ont ainsi perdu leurs populations touchées par le vieillissement démographique et le déplacement vers les villes des habitants. 

Le village semble figé dans le temps avec ces statues immobiles. La scénographie reconstitue certains épisodes de la vie quotidienne du village que Tsukimi Ayano a reconstitué à travers ses souvenirs d’enfance. Dans l’école primaire qui a fermé il y a quelques années, elle a installé une classe d’une douzaine d’élèves sages comme des images. Il y a un pêcheur, un jardinier, un cycliste, des enfants qui jouent, de vieilles femmes qui discutent sur un banc ou encore des personnes qui attendent un bus dont l’arrivée est peu probable sur le bord de la route. La plupart d’entre eux représentent des personnes ayant bien vécu à Nagoro autrefois, Tsukimi se rappelle du caractère qu’ils avaient, de leurs habitudes. Une manière pour elle de prolonger la mémoire d’un village éteint. Au départ, elle voulait simplement cultiver des radis. Pour éloigner des corbeaux, elle a commencé à fabriquer un mannequin. Il y en a aujourd’hui plus de cent répartis tout le long de l’unique route du village. C’est bien plus que sa population humaine actuelle.

La situation démographique de Nagoro reflète à l’extrême celle du pays. En 2010, la population japonaise atteignait son pic démographique avec 128 millions d’habitants. Depuis, les décès sont supérieurs aux naissances sur l’archipel. Selon les tendances actuelles, les experts estiment que la population descendra à 82 millions d’habitants en 2060. La Japonaise aujourd’hui âgée de 67 ans est une des plus jeunes résidentes du village. Elle a décidé de revenir vivre à Nagoro il y a une quinzaine d’années pour s’occuper de son père âgé de 87 ans, sa mère est quant à elle décédée à l’âge de 57 ans. À son retour elle s’est bien vite rendu compte que rien n’était plus comme dans ses souvenirs. La population est passée de 300 à 35 personnes ces dernières décennies. Les jeunes ont fui la région pour s’installer en ville, fuyant les métiers du secteur primaire au profit des services et de l’industrie. La plupart des résidents de Nagoro sont décédés ou ont déménagé. Les commerces ont fermé, il faut conduire d’une heure et demie pour rejoindre la grande ville la plus proche pour faire ses courses. Ces mannequins sont ainsi une manière poétique de rappeler que si aujourd’hui les campagnes japonaises se vident de leurs âmes, celles-ci étaient autrefois bien vivantes et il n’y a pas de raisons qu’elles ne le redeviennent pas à nouveau si ce n’est cet important déficit démographique que connaît le Japon.   Tsukimi résume toute l’utilité de sa démarche ainsi : « Si je n’avais pas fait ces épouvantails, les gens ne feraient que passer ». Et nous, nous n’aurions jamais entendu parler du petit village de Nagoro et de ses étranges habitants de paille.

Source : Dailymail

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