Un vent d’ailleurs souffle sur l’Amérique du Sud. Si Buenos Aires et Rio de Janeiro gardent la vedette, deux cités portuaires gagnent du terrain dans le cœur des voyageurs : Montevideo, en Uruguay, et Valparaíso, au Chili. Bordées par l’océan, plus accessibles et moins touristiques, elles séduisent par leur créativité, leur douceur de vivre et leur énergie bohème. À l’aube du printemps austral, quand nos journées raccourcissent, ces deux destinations offrent un air de liberté et une parenthèse arty sur fond de sable doré.
Montevideo et Valparaíso, le souffle créatif du Sud
Sous leurs airs paisibles, ces deux villes cultivent une vitalité artistique débordante.
À Montevideo, les influences européennes se lisent dans l’architecture et dans les galeries indépendantes qui fleurissent un peu partout. Peintres, musiciens et artisans se croisent dans les rues de la Ciudad Vieja, tandis que les marchés et cinémas d’art côtoient les ateliers de céramique et de design. L’ambiance est détendue, conviviale, presque méditerranéenne.
À Valparaíso, la créativité explose au grand jour. Ses collines tapissées de fresques colorées en font l’une des capitales mondiales du street art. Chaque escalier devient une œuvre, chaque mur raconte une histoire. Le matin, on y croise des artistes perchés sur des échelles, des concerts improvisés, ou des galeries minuscules installées dans d’anciennes maisons de pêcheurs. L’art n’est pas un luxe ici, c’est une manière de vivre.
L’appel de la mer : farniente et balades urbaines
C’est sans doute ce qui fait tout leur charme : ces deux villes d’art sont aussi des villes de bord de mer.
À Montevideo, la fameuse Rambla s’étend sur plus de 20 kilomètres le long du Río de la Plata. On y marche, on y court, on y sirote un maté face à l’horizon. Les plages urbaines, comme Pocitos ou Ramirez, invitent à la détente sans quitter la ville.
De l’autre côté des Andes, Valparaíso domine le Pacifique. Ses criques et ses promenades suspendues sur les collines offrent des points de vue spectaculaires, notamment au coucher du soleil. Et pour une baignade, il suffit de filer à Viña del Mar, sa voisine plus balnéaire, à quelques minutes seulement en bus.
Autre atout commun : le coût de la vie. Cafés accueillants, bières artisanales, bars panoramiques à prix doux… Ces villes permettent encore de se faire plaisir sans surveiller l’addition.
Des quartiers chargés d’histoire
Derrière leurs façades colorées, Montevideo et Valparaíso racontent aussi l’histoire de tout un continent.
À Montevideo, la Ciudad Vieja abrite des bâtiments Art Nouveau, de vieilles places et le Mercado del Puerto, un ancien hangar métallique transformé en temple du barbecue uruguayen. Entre les effluves de viande grillée et la musique live, on comprend vite l’âme de la ville.
À Valparaíso, les funiculaires grincent encore en gravissant les collines, reliant les bas-fonds du port aux quartiers perchés. Depuis le Cerro Concepción ou Cerro Alegre, on découvre des maisons suspendues, des boutiques de créateurs et des panoramas à couper le souffle. Entre nostalgie et effervescence, la ville reste fidèle à son surnom : la « joya del Pacífico ».
Préparer son escapade : infos pratiques
Depuis Buenos Aires, rejoindre Montevideo est un jeu d’enfant : les ferries rapides (Buquebus, Colonia Express) traversent le Río de la Plata en deux à trois heures. Les billets démarrent autour de 100 à 130 USD aller-retour en basse saison.
Pour Valparaíso, l’accès se fait via Santiago du Chili (à 120 km), avec des bus directs ou des transferts privés très abordables.
Les voyageurs français n’ont pas besoin de visa pour un court séjour, et les formalités d’entrée sont simples.
Côté hébergement, la gamme est large : auberges branchées, hôtels design, ou petites maisons d’hôtes familiales, souvent à très bon rapport qualité-prix en dehors des fêtes de fin d’année.
Et si vous hésitez entre les deux ? Rien n’empêche de combiner les deux expériences : art de rue à Valparaíso, maté au bord de l’eau à Montevideo, le tout à quelques heures d’avion ou de ferry.
L’instant parfait
Entre culture urbaine, panoramas marins et ambiance décontractée, Montevideo et Valparaíso incarnent une autre facette de l’Amérique du Sud : moins spectaculaire, plus intime, plus vraie. En octobre ou novembre, la lumière est douce, les touristes peu nombreux, et les prix encore sages.
Alors avant que ces perles bohèmes ne soient envahies par les circuits organisés, c’est le moment d’y aller. Une valise légère, un carnet de croquis, une paire de sandales : tout ce qu’il faut pour goûter à la vie douce du bout du monde — sans la foule, mais avec tout le charme.
